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"Le malade est une personne humaine..." Nicolas Sarkozy

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Luc Meunier est mort poignardé, le
12 novembre 2008 dans une rue de Grenoble, par un malade mental échappé d'un hopital psychiatrique. Suite à ce terrible fait divers,

notre Président Nicolas Sarkozy, surfant comme à son habitude sur la vague de l’émotion,  décide de lancer une "réforme en profondeur" de l'hospitalisation psychiatrique....

Le 2 décembre 2008, lors de sa visite dans une unité de soins spécialisée à l'HP d'Antony, il présente son projet de loi du "tout sécuritaire" et un budget de 70 millions d'euros,

alors que les malades hospitalisés d'office (et donc peut-être, mais pas toujours, on ne sait pas, potentiellement dangereux.?!..) ne représentent que 20 % des patients et que l'hopital psy manque cruellement de moyens :

  • 30 millions d'euros pour mieux contrôler les entrées et les sorties des hopitaux psychiatriques et "concilier qualité des soins et sécurité des personnes". ( sécurité des citoyens et des soignants).
  • Réforme de l'hospitalisation d'office. La sortie, même temporaire, de patients hospitalisés, sera désormais soumis à l'approbation du préfet...

"la décision de laisser sortir un patient (..) ce doit être l'Etat ou, dans certains cas, la justice, pas l'expert". Nicolas Sarkozy  (!! )

  • bracelet GPS pour les patients hospitalisés sans leur consentement.
  •  unités fermées, installées dans chaque établissement avec des systèmes de vidéo surveillance. Sarkozy prévoit l'aménagement de 200 chambres d'isolement supplémentaires. Ainsi que la construction de 4 nouvelles unités pour malades difficiles de 40 lits chacune avec pour cela un budget de 40 millions d'euros.

Onde de choc chez les professionnels de la profession....

"Cette politique d'enfermement, vers laquelle s'oriente cette réforme, est à l'opposée de tout le mouvement désaliéniste de l'après guerre et constitue une grave régression." (Les Vigilants, collectif des travailleurs sociaux).

Suite à ce discours, le comité syndical de la psychiatrie résume par ces mots le malaise de la profession :

« Les malades décrits comme « potentiellement dangereux » sont avant tout des patients qui ont besoin de soins dans un climat de confiance avec une levée progressive des contraintes qu'impose au départ leur état de santé. Inverser brutalement cette évolution en imposant des mesures répressives et en limitant les sorties d'essai et les sorties définitives ne peut être qu'un facteur aggravant de violence le plus souvent vis-à-vis d'eux même et parfois envers autrui ». 

Ils rappellent que la meilleure sécurité est et restera le soin, qu'il y a problème à vouloir punir sans guérir et que ce projet de loi ne fait qu'entretenir la confusion entre malade et délinquant.

Une pétition est lancé par 39 psychiatres....

22 000 signataires à ce jour.

"On a pas besoin de renforcer les contrôles, on a besoin de plus de personnel pour prendre en charge les malades"

Pour mémoire, il manquerait plus de 1000 psychiatres dans les hopitaux et depuis 20 ans, 50 000 lits ont été fermés.

L'hopital psychiatrique est en danger..... Les braves gens ont peur des "fous". 

Le fou est coupable d'être fou.

On le chasse hors de la cité ou on le brandit comme une menace, la folie dit quelque chose de nous et nous préférons fermer les yeux.

Loin de moi.....

J'ai lu quelque part que la folie est "l'autre de la raison".

La dé-raison......

Dans l'émission Dimanche + du 1er mars dernier, Patrick Chemla, psychiatre relève ces obsessions présidentielles  :

" ces enjeux autour de la psychiatrie, de la génétique, du gène de l'homosexualité, de la prévention de la déliquance chez les petits enfants sont des enjeux visiblement très personnels et que monsieur Sarkozy défend depuis longtemps".

Dans cette même émission, un patient du docteur Chemla, lit un message au Président de la République :

"Monsieur le Président, si vous regardez cette émission, essayez de comprendre avec tout mon respect la souffrance des patients en considérant pas qu'ils sont dangereux....."

Monsieur le Président va (veut) t-il l'entendre ?

Pour information,

les parents du jeune homme assassiné n'ont pas cautionné l'utilisation à des fins politiciennes, par notre gouvernement, du grand malheur arrivé à leur famille et l'ont fait savoir :

"L'avocat de la famille de Luc Meunier,(...) a rejeté mardi soir l'idée d'une "réforme finalisée dans l'urgence" après l'annonce par Nicolas Sarkozy d'une réforme de l'hospitalisation d'office.

"Le drame de la famille Meunier ne peut servir de prétexte à une réforme finalisée dans l'urgence et dans l'émotion oubliant de signaler par là-même que tous les malades psychiatriques ne sont pas dangereux".

Quelque chose à rajouter ?

Monsieur le Président....

C'est à vous.

La femme de George(s)

(sources - Le Parisien, Le Monde, Nouvel Obs)

 


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